Migraine Québec vous amène à une conférence par et pour les médecins! Il est rare que le grand public assiste à des événements spécialisés comme celui de la Société canadienne des céphalées (SCC), qui a eu lieu les 26 et 27 septembre 2025 à Toronto. Ce fut une occasion unique d'entendre les expert·es de la médecine des céphalées, c'est pourquoi nous vous en offrons un survol simple, accessible et vulgarisé. Cet article a été rédigé par l’équipe de Migraine Québec et n'a pas fait l'objet d'une révision de Dr Claire Sandoe et Dr Tesha Monteith.
Aperçu de la conférence de Dr Claire Sandoe et Dr Tesha Monteith, neurologues
Cette conférence s’intéressait aux différentes périodes de la vie des femmes qui incluent des changements hormonaux pouvant faire varier la fréquence et l’intensité des crises de migraine.
Ce qui en est surtout ressorti est le manque de données fiables, surtout en ce qui concerne la grossesse et l’allaitement. De nombreux médicaments ne peuvent pas être testés de manière sécuritaire sur les femmes enceintes en raison des risques importants pour le fœtus. Les médecins doivent donc souvent proposer des options non pharmacologiques.
Voici un aperçu des moments évoqués :
Puberté/premières menstruations
Pour certaines femmes, les premières menstruations sont liées à l’apparition de la migraine menstruelle. Les crises surviennent aux jours 2-3 du cycle, au moins 2 fois sur 3 (le jour 1 étant le jour où les menstruations commencent). Dans ce cas, c’est la baisse soudaine d’une hormone appelée oestrogène qui est considérée comme le facteur déclencheur des crises. Les crises menstruelles sont souvent plus sévères, et elles résistent au traitement. La plupart du temps, elles ne sont pas précédées d’une aura.
Bon à savoir : les crises menstruelles peuvent influencer la fréquence globale des crises. Traiter et contrôler les crises menstruelles peut donc améliorer l’état migraineux dans son ensemble.
Grossesse et allaitement
En raison du manque de données fiables évoqué plus tôt, les médecins doivent user de prudence pendant la grossesse et l’allaitement. De nombreux médicaments sont contre-indiqués pendant cette période. Pour certains médicaments, comme les anti-CGRP, il n’y a pas encore d’études qui indiquent que le traitement est sécuritaire pour les femmes enceintes : il est donc recommandé d’interrompre les anti-CGRP six mois avant d’essayer d’avoir un enfant. Si vous essayez de concevoir, il est important d’en informer votre médecin.
Ce que l’on sait sur la migraine pendant la grossesse :
- Il y a plus de fluctuations hormonales pendant le 1er trimestre, il est donc possible que la fréquence et l’intensité des crises varient davantage à ce moment-là.
- Chez 50 à 80 % des femmes qui vivent avec la migraine, les crises s’améliorent, et parfois cessent complètement, pendant les 2e et 3e trimestres.
- Certaines femmes ont des auras pour la première fois pendant la grossesse.
Il est donc possible que votre médecin vous propose des options non pharmacologiques pour contrôler les crises pendant la grossesse et l’allaitement : pleine conscience, yoga, habitudes de vie protectrices. Le Programme d’autogestion de la migraine de Migraine Québec peut alors être un bon complément à votre suivi médical. Notre Programme a été conçu par des professionnelles de la santé, et s’appuie sur les données les plus récentes en gestion de la migraine et de la douleur chronique. Il privilégie les approches non pharmacologiques et propose des stratégies concrètes pour mieux vivre avec la migraine.
En savoir plus sur les options de traitement non pharmacologiques
Périménopause et ménopause
Le cerveau migraineux n’aime pas le changement. Or, la ménopause est une période de grands changements hormonaux, qui risquent entre autres de perturber le sommeil. En tout, la transition corporelle qu’est la ménopause peut prendre jusqu’à dix ans. Qu’est-ce que ça implique pour les femmes qui vivent avec la migraine?
- Certaines femmes ont des auras pour la première fois en périménopause (la période qui précède le début de la ménopause).
- Le moment d’apparition des crises peut changer (crises matinales/douleur au réveil, par exemple).
Important : si vos crises changent significativement (moment d’apparition, intensité, nouveaux symptômes associés, etc.), il est important d’en informer votre médecin.
Il existe peu de données sur la migraine après la ménopause. Certaines femmes constatent une amélioration de leur état, d’autres non. On sait toutefois qu’un meilleur contrôle des crises pendant la périménopause augmente la probabilité que la situation s’améliore après la ménopause.
À travers la conférence, Dr Sandoe et Dr Monteith ont souligné l’importance de traiter la migraine avec des traitements pour la migraine, et ce, même si le déclencheur est hormonal. Dans certains cas, une solution hormonale n’est pas la meilleure option. Si vous pensez que votre cycle menstruel a un impact sur vos crises, il est important d’avoir une discussion avec votre médecin à ce sujet.
Consultez aussi :
- Balado : La migraine au rythme des hormones, avec Dre Elizabeth Leroux
- Balado : Migraine et ménopause : mythes et réalités, avec Dre Elizabeth Leroux
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