Migraine Québec vous amène à une conférence par et pour les médecins! Il est rare que le grand public assiste à des événements spécialisés comme celui de la Société canadienne des céphalées (SCC), qui a eu lieu les 26 et 27 septembre 2025 à Toronto. Ce fut une occasion unique d'entendre les expert·es de la médecine des céphalées, c'est pourquoi nous vous en offrons un survol simple, accessible et vulgarisé. Cet article a été rédigé par l’équipe de Migraine Québec et n'a pas fait l'objet d'une révision de Dr Farnaz Amoozegar et Dr Ioana Medrea.
Aperçu de la conférence de Dr Farnaz Amoozegar et Dr Ioana Medrea, neurologues
« Céphalée » est le mot que les médecins utilisent pour « mal de tête ». Il existe plus de 200 types de céphalées. Certaines sont très incapacitantes, c’est-à-dire que la douleur à la tête est tellement forte qu’elle empêche la personne de réaliser ses activités habituelles. Les personnes qui vivent avec la migraine font souvent état de deux particularités de la céphalée migraineuse : la douleur est présente d’un seul côté de la tête, et elle est pulsatile (comme des coups répétés).
Nous avons donc assisté à une conférence très complexe sur les plus récentes avancées de la recherche dans le domaine de la migraine et des céphalées. Pour comprendre la majorité de l’information transmise, il fallait une solide formation scientifique et médicale.
Grâce aux nouvelles données disponibles, on comprend de mieux en mieux ce qui se produit dans le cerveau pendant une crise de migraine. La complexité des circuits neuronaux du cerveau migraineux est une histoire qui commence à se dévoiler. Pour le dire simplement, les « circuits neuronaux » sont des « chemins » de neurones – les cellules de notre système nerveux. Avec la recherche qui avance, on a de plus en plus d’informations spécifiques sur la manière dont fonctionne les « chemins » de neurones du cerveau migraineux.
Prenons par exemple les phases de la crise de migraine. Il y a quelques années seulement, on séparait chaque phase (prodrome, aura, douleur, résolution, postdrome, phase interictale). On décrivait la crise comme un processus étape par étape, phase par phase. Aujourd’hui, on commence à nuancer cette manière de décrire la crise de migraine. Les nouvelles données disponibles semblent indiquer que les phases, que l’on croyait distinctes, se chevauchent davantage qu’on a pu le penser d’abord.
Avoir accès à de nouvelles informations ne veut pas dire qu’on doive « jeter », ou modifier complètement et immédiatement, ce qui était considéré comme vrai avant. Le processus scientifique implique que les nouvelles connaissances disponibles nous obligent à revoir notre manière de penser et de comprendre certains phénomènes. Par contre, cela ne veut pas dire que tout ce que nous savions avant est désormais faux. Il demeure utile, pour une personne qui vit avec la migraine, de savoir ce qu’est le prodrome : reconnaître les signes annonciateurs d’une crise, lorsque c’est possible, permet de prendre sa médication au bon moment.
Le fait que les phases de la crise se chevauchent davantage qu’on a pu le penser est une piste importante pour les médecins spécialistes des céphalées, les chercheurs et les chercheuses. Mieux comprendre comment une maladie fonctionne génère des idées, des hypothèses, et parfois, de nouvelles possibilités de traitement.
Par exemple, l’identification depuis 2018 de deux molécules très actives dans le processus de la crise de migraine (CGRP et PACAP) a mené à la création de quatre médicaments préventifs injectables, les anticorps monoclonaux inhibiteurs du CGRP. Des essais cliniques de phase 2 ont été réalisés afin de tester le potentiel d’un anticorps ciblant le PACAP. Pour en savoir plus, consultez notre article sur le PACAP.
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