Mieux vivre avec la migraine

 

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Résumé des nouvelles lignes directrices pour le traitement de la migraine

Survol des recommandations 2024 de la Société canadienne des céphalées pour le traitement de la migraine.

Notez qu'un changement dans les lignes directrices ne veut pas dire un changement immédiat pour les personnes vivant avec la migraine. Cependant, si ces nouvelles lignes étaient suivies par les gouvernements, les compagnies d’assurance privée et les médecins, elles faciliteraient grandement l’accès à la médication en migraine, incluant les nouvelles médications sur le marché.

Dans cette page

Référence de l'article original : Medrea, I., Cooper, P. et al, « Updated Canadian Headache Society Migraine Prevention Guideline with Systematic Review and Meta-analysis », The Canadian Journal of Neurological Sciences, Nov. 2024, p. 1-23.

 

Lexique : pour mieux comprendre cet article

Connaissez-vous les mots suivants? Ils sont souvent utilisés par les médecins et les professionnel·les de la santé. Il est important de vous familiariser avec ce vocabulaire pour : 

  • bien comprendre les ressources que vous lisez ou écoutez;
  • mieux communiquer avec votre médecin et avec les professionnel·les de la santé qui vous accompagnent.

Céphalée : Terme médical pour « mal de tête ».

Céphalée médicamenteuse : Mal de tête persistant causé par une grande utilisation de médicaments. Si vous prenez des médicaments en vente libre (Tylenol®, Advil®) ou des triptans, informez-vous sur la quantité que vous pouvez prendre chaque mois, sans risque de développer cette douleur « rebond ».

Migraine épisodique : 1-14 jours de migraine par mois. On distingue la migraine épisodique (1-7 jours de migraine par mois) de la migraine épisodique fréquente (8-14 jours de migraine par mois). 
Migraine chronique : 15 jours de migraine ou plus par mois.

Anti-CGRP : Les plus récents médicaments conçus spécifiquement pour traiter la migraine. Le CGRP est un agent inflammatoire très actif dans le processus de la migraine. Les anti-CGRP ciblent cette molécule de différentes manières.

Traitements de première ligne : Les médecins ont accès à plusieurs types de médicaments pour prévenir la migraine. Ils sont divisés en deux catégories : les traitements de première ligne et les traitements de deuxième ligne. Sauf exception, les médicaments de première ligne doivent être tentés avant de passer à ceux de la deuxième ligne. Actuellement, au Québec, on demande de tester 3 médicaments de première ligne avant de passer à ceux de la deuxième ligne.

Impact fonctionnel : L’influence qu’a la migraine sur votre quotidien. Autrement dit, les répercussions de la maladie sur votre capacité à fonctionner : Manquez-vous des journées de travail? Avez-vous de la difficulté à réaliser certaines tâches (aller à l’épicerie, faire à manger, faire le ménage, aller reconduire vos enfants à l’école)? Devez-vous annuler des activités familiales ou sociales à cause de la migraine?

 

Aperçu des nouvelles recommandations

La Société canadienne des céphalées, c’est quoi?

Un groupe de professionnel·les de la santé qui travaille afin que de meilleurs soins soient offerts aux personnes qui vivent avec des céphalées, incluant la migraine.

À quoi servent ces nouvelles « lignes directrices »? 

Ce sont des recommandations d’expert·es qui aident les médecins à choisir le meilleur traitement préventif disponible pour leurs patient·es qui vivent avec la migraine.

Pourquoi de nouvelles lignes directrices pour le traitement de la migraine?

Depuis 2018, de nouveaux médicaments sont disponibles pour traiter la migraine : les anti-CGRP. Des expert·es ont donc analysé les études publiées au cours des dernières années à propos de ces médicaments. Ils ont ensuite écrit de nouvelles recommandations sur les meilleurs traitements préventifs pour la migraine.

Des recommandations spécifiques pour la prévention de la migraine chronique ont été ajoutées, une nouveauté par rapport aux lignes directrices publiées en 2012. Une première au Canada!

Il y a deux types de recommandations : 

  1. les recommandations basées sur des données probantes (preuves scientifiques);
  2. les recommandations basées sur des avis d’expert·es.

Quelles sont les nouvelles recommandations basées sur des données probantes?

Anti-CGRP
Il y a maintenant des preuves solides pour l’utilisation des anti-CGRP;
Dans de nombreux cas, les anti-CGRP devraient être le premier traitement offert;
Les personnes pour qui de nombreux traitements ont été inefficaces devraient pouvoir essayer les anti-CGRP. 

Migraine chronique
Pour les patient·es dont la fréquence des crises est déjà de 15 ou plus par mois, le Botox® ou les anti-CGRP sont recommandés comme traitements de première ligne; 

Migraine épisodique
Il existe de nouvelles données sur l'utilisation de la mémantine, du levétiracétam et de l'énalapril et, dans certaines situations, sur l'utilisation de la mélatonine pour la migraine épisodique.

Médicaments qui ne sont plus recommandés

  • Le Topamax® (topiramate) n’est plus recommandé comme traitement de première ligne pour la migraine chronique. La recommandation pour la migraine épisodique est faible. Ce médicament est donc déclassé pour tous les patient·es comparativement aux recommandations de 2012.
  • L’utilisation du Neurontin® (gabapentine) et du gingembre ne sont pas recommandées pour la migraine épisodique. 

Quelles sont les recommandations basées sur un consensus d’expert·es?

 Les expert·es ont répondu à des questions difficiles concernant le traitement de la migraine. Par exemple : 

1. Distinguer migraine épisodique fréquente et migraine chronique, est-ce utile?

  • La Société canadienne des céphalées suggère que l’exigence de 15 jours de maux de tête ou plus par mois soit supprimée de la définition de la migraine chronique de l’ICHD (International Classification of Headache Disorders).
    • De plus en plus d’études ont démontré que les personnes qui vivent avec la migraine épisodique fréquente (8-15 jours de migraine/mois) présentent un degré élevé d'invalidité, similaire à celui des personnes qui vivent avec la migraine chronique.
    • L’impact fonctionnel peut être significatif à partir de 8 jours de migraine par mois. 
      Le degré d’invalidité a ensuite tendance à augmenter avec le nombre total de jours de migraine. 

2. Qui devrait recevoir un traitement préventif? 

  • Les personnes qui ont des maux de tête modérés ou sévères au moins 4 jours par mois et qui ne répondent pas au traitement de crise;
  • Les personnes qui ont des maux de tête 8 jours ou plus par mois, même lorsque les médicaments de crise sont efficaces (risque de céphalée médicamenteuse plus élevé);
  • Les personnes qui ont des crises de migraine ayant un impact significatif sur leur vie, malgré l'utilisation de médicaments de crise et de stratégies de gestion des déclencheurs/de modification du mode de vie. Le nombre de jours de migraine peut être de 3 ou moins dans ces situations si l'impact est sévère.

3. Qui devrait avoir accès aux anti-CGRP, et à quel moment?

Au Canada, les études montrent que les anti-CGRP ne sont pas rentables s’ils sont utilisés comme première option de traitement. C’est pourquoi, avant d’y avoir accès, les patient·es doivent essayer deux ou trois autres classes de médicaments : antidépresseurs, antihypertenseurs et anticonvulsivants. Si ces médicaments ne sont pas efficaces pour diminuer les jours de migraine, ou s’ils ont trop d’effets secondaires, il est alors recommandé de passer au Botox ou aux anti-CGRP. 

La Société canadienne des céphalées rappelle que dans la plupart des études utilisées pour justifier ces politiques d’accès au traitement, seuls les coûts directs sont considérés. Autrement dit, on considère le prix des médicaments (coût direct) mais pas l’invalidité associée à une fréquence de crise plus élevée (coûts indirects : absentéisme et présentéisme au travail, invalidité partielle ou permanente, etc.). Or, pour les patient·es qui vivent avec la migraine épisodique fréquente et la migraine chronique, les coûts indirects de la migraine sont très élevés. Les expert·es recommandent donc que l’accès aux anti-CGRP prenne en considération la fréquence de crises et le degré d’invalidité de chaque patient·e au moment du diagnostic :   

  • Les patient·es qui vivent avec la migraine épisodique à fréquence modérée (4-7 jours de migraine/mois) et qui ont essayé sans succès 2 autres traitements préventifs;
  • Les patient·es qui vivent avec la migraine épisodique fréquente (8-15 jours de migraine par mois) et un niveau d’incapacité modéré devraient avoir accès aux anti-CGRP comme première option de traitement;
  • Les patient·es qui vivent avec la migraine chronique devraient avoir accès aux anti-CGRP comme première option de traitement.

 

Tableau résumé des nouvelles recommandations

(Basées sur les données probantes disponibles en 2023)

 

Migraine épisodique

Médicaments fortement recommandés

Médicaments faiblement recommandés

Médicaments non recommandés

Qulipta® (atogépant) Topamax® (topiramate) Gingembre
Vyepti® (eptinézumab) Nurtec® (rimegépant) Neurontin®
Aimovig® (érénumab) Ebixa® (mémantine) Statine
Ajovy® (frémanézumab) Keppra® (levetiracetam) Botox®
Emgality® (galcanézumab) Renitec® et Vasotec® (enalapril) Grande camomille
Candesartan Mélatonine  
Propranolol Epival® / Depakene®
Metoprolol Sibelium®
Amitriptyline Sandomigran®
Nadolol Effexor®
Pétasite Isoptin®
Riboflavine Zestril®
Coenzyme Q-10  
Citrate de magnésium

 

Migraine chronique

Médicaments fortement recommandés

Médicaments faiblement recommandés

Qulipta® (atogépant) Topamax® (topiramate)
Vyepti® (eptinézumab)  
Aimovig® (érénumab)
Ajovy® (frémanézumab)
Emgality® (galcanézumab)
Botox®
Propranolol

 

Présentation vidéo

Rediffusion du webinaire de Migraine Québec avec Dr François Perreault, neurologue spécialisé en médecine des céphalées. Enregistré en janvier 2025.

 

 

 

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